En 2017, l’on a constaté 383 cas de fraudes pendant les examens scolaires de la Côte d’Ivoire. Depuis lors, ce phénomène social va croissant. En 2018, ce sont 1 516 tricheurs qui ont été épinglés ; en 2019, 6 833 et en 2020, 16 428. Ces chiffres du gouvernement ivoirien sont évocateurs d’un malaise social. Il urge de connaître les causes réelles de cette blessure et de la traiter.
La tricherie, reflet de notre société ?
L’on crie au scandale lorsqu’au journal de 20h des reportages évoquent des cas d’élèves tricheurs épinglés par les surveillants. Parents, éducateurs, autorités administratives, etc. pointent un doigt accusateur vers les élèves et les étudiants. Loin de chercher à disculper ces derniers, ne reproduisent-ils pas ce que font leurs aînés à un niveau plus important ?
C’est un secret de polichinelle, la fraude a gangrené la société ivoirienne entière et rien n’est fait pour endiguer ce phénomène. Les gouvernements se succèdent et scandent à cor et à cri qu’ils ont pour priorité, entre autres, d’assainir le système sanitaire, l’administration et l’école. Malheureusement, aucune action et mesure n’ont pu satisfaire à cet engagement, non à cause d’un manque de volonté, mais bien à cause de la faiblesse des mesures prises.
Que deviennent ces élèves pris en flagrant délit de tricherie ? Sont-ils suffisamment punis pour servir de leçon à tous ceux qui auront l’intention de faire la même chose ? La question reste posée.
Plusieurs cas de corruption évidente dans l’administration publique n’ont connu aucune suite judiciaire valable. Que doivent penser les populations jeunes devant de tels cas ? L’impunité, devenant de plus en plus la norme dans nos sociétés, elles pensent pouvoir prospérer en choisissant la voie de la facilité. C’est un danger pour l’avenir.
Qu’est-ce qui motive la tricherie ?
Nos élèves et étudiants, pour une majorité, ne fréquentent plus l’école et l’université pour s’instruire et se cultiver. Obtenir des diplômes quel qu’en soit le prix, voici leur priorité.
Cependant, les raisons spécifiques de la tricherie à l’école peuvent revêtir plusieurs formes. Un élève peut tricher tout simplement parce qu’il veut prouver à ses amis qu’il est capable de contourner les mesures drastiques prises par l’enseignant pour empêcher la fraude et passer ainsi aux yeux de ses amis comme une personne intelligente.
D’autres trichent par simple plaisir. En effet, certains adeptes de la tricherie ont fini par accepter la culture de la fraude comme étant une distraction. Ils trichent pour ensuite rire de leurs actions dans la cour de l’école et se les raconter.
Enfin, d’autres trichent parce qu’ils n’ont pas suffisamment étudié. Alors, la seule solution qui s’offre à eux, c’est de glisser dans leurs poches des bouts de papiers contenant leurs cours.
Un élève ou un étudiant sûr de son potentiel et de ses compétences ne cherchera jamais la voie de la tricherie, même si on la lui présentait. Si celui-ci s’est évertué à réviser ses cours, à pratiquer des exercices, il n’y a pas de raison qu’il n’ait pas la possibilité d’obtenir une bonne note.
La paresse, la négligence et le manque d’ambition peuvent pousser un élève ou un étudiant à vouloir de bonnes notes sans réviser.
Une nouvelle année scolaire et estudiantine démarre bientôt. Élèves et étudiants gagneraient à prendre leurs études au sérieux et à bosser véritablement dès le début de la rentrée afin de maîtriser les cours et de ne pas être tentés par la voie facile.
Une poule n’enfante pas un aigle. Il faut traiter le mal depuis la racine. Quelles pourraient être les solutions à la tricherie ? Etudes.ci vous donne la parole.